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textes
"L'écoute comme boussole", conversation avec
Myriam van Imschoot parue dans la revue watt,
numéro 3, avril 2019
"Chant choral, choralité et éthique", décembre 2017 - février 2018
"Les esthétiques de la puissance", 2010-2017
"L'immobilisme comme rapport à la mémoire", automne-hiver 2008-2009
"andante", texte commandé par Tiago Bartolomeu Costa pour la revue portugaise OBSCENA #11/12, avril-mai 2008
appuis
C'est là sans doute le privilège de la musique. Non pas qu'elle parle une langue universelle, comme on le prétend souvent, mais parce qu'elle ne parle aucune langue du tout. La musique n'a rien à dire, et c'est pourquoi elle exprime tant. Elle n'interpose aucun discours entre le vivre et l'exprimer, se contentant de prolonger le vivre dans la création sonore et dans l'écoute.
Nicolas Go, Les Printemps du silence, Buchet/Chastel, 2008, p.123
Je travaille sur des choses que tout le monde sait, je pense qu'on ne peut jamais découvrir mais qu'il faut reconnaître, et donc je travaille sur des choses qui sont extrêmement simples et pas du tout intellectuelles.
Christian Boltanski, Le cercle de minuit, diffusé le 21 mai 1996
Je cherche des formes alternatives à celle du concert. J'aime bien le concert et j'aime bien ses rituels et j'écrirai toujours pour un quatuor à cordes qui est face au public dans le silence, et puis dans une bonne acoustique ; ce sera toujours merveilleux. Mais j'aimerais bien expérimenter d'autres types de relations entre le public et les musiciens. Tous ces modes d'expression qui viennent des arts plastiques : les performances, les happenings m'inspirent beaucoup. (...) comment inventer des discours musicaux à partir de techniques qui ne sont pas purement musicales. Toutes ces choses-là m'attirent énormément. Je dirais pour résumer, essentiellement, c'est ça : comment détourner le concert, comment inventer d'autres modes de contact entre musiciens et public.
Alexandros Markeas, Miniatures / Cécile Gilly, France culture, 22 mars 2007
"La région du son, c'est l'au-delà de l'image, le radical, la première naissance". Le sens vivant peut se lire dans une énergie sonore qui agit avant la métaphore et avant le concept - et génère, à partir de racines "non-figuratives", du "sens brut". Quelque chose d'une "antériorité logique à tout éveil du signifié", dirait peut-être le psy structuraliste. Quelque chose, dit Biély, qui se fait "dans la bouche, chambre obscure de la tête".(...)
On a perdu ce qu'il y avait avant la métaphore, avant le concept, avant la prédication, avant la coagulation signifiant/signifié. On a perdu la chose en soi, "sous jacente, obscure et taciturne". On a perdu le sens de la "gestuelle des sons" dont la dynamique (Biély parle sans cesse en terme de "flux", de "vitesse", de "mouvement", de "lignes fluides", de "vibrations") engendre simultanément, par fission, scissiparité, différentielles progressivement dessinées, la diversité vivante du réel et la différenciation des mots et des langues.
Christian Prigent, in "L'halluciné logogonique", 2002,
préface à André Biély, Glossolalie, 1917